Critique dans Music actu

Critique Stylé !

Isa Somparé, auteure et compositrice, apporte un souffle de fraîcheur, d’originalité et de contemporanéité à la chanson française. Dans ce deuxième album, les ambiances musicales sont particulièrement travaillées. Elles sont imprégnées de sonorités synthétiques déployant un kaléidoscope de nappes mouvantes et crépitantes, de percussions électroniques, de synth-bass et autres timbres auxquels sont régulièrement associées les teintes veloutées, chaleureuses et lumineuses d’un piano, d’un clavier Rodhes, d’une guitare ou encore la rondeur d’une basse électrique. Cet écrin sonore coloré de jazz, de blues, de swing et d’électro-pop accompagne un chant mélodieux distillant des paroles aux thèmes souvent engagés. L’artiste y dresse un portrait du Monde à travers des thématiques actuelles venant régulièrement frapper notre quotidien.

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Pochette le monde est fou

Ainsi, la cruelle situation écologique est évoquée dans Le Monde est fou sous de faux airs de chanson naïve et enfantine avec des harmonies habilement travaillées symbolisant la folie ambiante et le malaise relatif au sujet. Avec son style nonchalant au charme sulfureux, Le carrefour du diable démarrant par un solo évocateur de guitare rappelle l’histoire mythique du bluesman Robert Johnson qui aurait passé un pacte avec le diable à un carrefour pour jouer le blues envoûtant qui ferait sa légende. Porn Geneva dresse un portrait de la prostitution dans les quartiers où les femmes sont exhibées dans des vitrines. La musique alterne astucieusement les ambiances aux sonorités synthétiques évoquant la froideur de la prostitution et la marchandisation des femmes avec un piano délicat lorsque les paroles évoquent la beauté des femmes en tant qu’êtres humains. La quête des migrants vers un monde meilleur est traitée de façon touchante et poétique dans Traverser les rivièresMiss K est le portrait d’une femme sans « chichi » ni « blabla ». Le Lac Léman est un tableau vaporeux et rêveur à l’histoire tragico-sentimentale sous-jacente associant ondes synthétiques, piano blues et mélodie sensuelle. Et J’attends termine l’album au rythme d’un doux blues contemplatif faisant écho au temps suspendu du premier confinement.

L’album est court (25 minutes). C’est un bon moyen pour l’écouter et le réécouter afin de s’imprégner au mieux de l’original talent d’Isa Somparé à l’univers stylé et affirmé combinant fantaisie, sensibilité et exigence esthétique ! Un album à découvrir…

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